Lorsque l’on investit en bourse, nous avons 3 possibilités. Nous pouvons investir dans des ETFs, dans des fonds d’investissement ou via des actions en direct.
Un ETF est un panier d’actions rassemblant des dizaines, voire des centaines d’entreprises. Lorsque vous achetez un titre de propriété (une action), vous achetez l’ensemble des entreprises qui constituent ce panier d’actions.
Je détaille les avantages d’investir via des ETFs dans l’article sur les 8 raisons fondamentales d’investir en bourse. La totalité des avantages présentés sont valables pour les ETFs, mais ne le sont pas pour les achats d’actions en direct.
Je peux très bien vous parler de l’investissement dans des actions en direct parce que j’ai suivi une formation pendant plusieurs mois sur le sujet. Actuellement, j’ai mis en pause les achats d’actions en direct en faveur des ETFs et vous allez comprendre pourquoi à travers cet article.
Je ne pense pas que la plupart des gens soient en mesure de choisir des actions individuelles. Je pense que la plupart des gens ont intérêt à acheter un ETF américain et à l’oublier.
Warren Buffett – très célèbre investisseur américain
Trading versus Investissement
Quand je parle d’investissement dans des actions en direct, je ne parle pas de trading. Trader est un métier qui fait appel à de l’analyse technique (analyse graphique). C’est l’art de prédire la montée ou la chute des cours de bourse grâce à des modèles mathématiques.
Je parle plutôt d’investir en prenant comme méthode l’analyse fondamentale. Cela signifie que l’on souhaite acheter les meilleures entreprises possibles à des prix attractifs. Plus l’entreprise croît et devient prospère, plus nous nous enrichissons.
1. La surperformance de l’indice de référence n’est pas assurée
Finalement si vous faites des gains, mais qu’ils sont inférieurs aux gains que vous auriez faits en achetant un ETF, quel est l’intérêt ? Vous avez passé du temps d’étude et d’analyse pour gagner moins que si vous n’aviez rien fait de tout cela ? Cela n’a pas de sens.
Performances des actions
Lorsque vous achetez des actions en direct, votre objectif doit être de « battre le marché ». C’est-à-dire faire mieux que les performances de l’indice boursier qui est le plus proche de vos actions. On appelle l’indice de référence le groupe d’entreprises qui correspond le plus à votre portefeuille boursier.
Vous pouvez voir dans ce graphique que seuls 14% des actions ont une rentabilité annuelle supérieure à 20% et 35% supérieure à 10%. Les 10% équivalent environ à la rentabilité des indices boursiers en Amérique. Cela signifie que si vous avez l’ambition de battre le marché, vous devez constamment trouver les entreprises qui font partie des 35% meilleures.
Performance des professionnels
D’ailleurs la plupart des gens (et même les professionnels) n’arrivent pas à battre les indices. D’après Lyxor, 25% des fonds en gestion active (donc les professionnels) ont fait mieux que les ETFs sur une période de 10 ans. Cela signifie que 72% ont fait moins bien ou ont eu la même performance que les ETFs.
Si même la majorité des professionnels n’arrivent pas à faire mieux que leur ETF de référence, est-ce que vous pensez réellement faire mieux en étant un particulier qui a en plus moins de temps à y consacrer ?
2. Le temps passé pour effectuer l’analyse fondamentale
Choisir les actions qui ont le plus de potentiel prend du temps. Il ne suffit malheureusement pas d’avoir le sentiment que l’entreprise est performante ou de regarder ses performances passées. Ce n’est pas une garantie pour l’avenir. Ce sont des critères importants, mais il en manque beaucoup d’autres.
Critères d’analyse d’une entreprise
Pour chaque entreprise que vous souhaitez analyser, il faut aborder les points suivants :
- Comprendre l’ensemble des produits de l’entreprise .
- Connaître son histoire et sa stratégie actuelle.
- Comment est réparti son chiffre d’affaires et qui sont ses clients ?
- Qui sont ses concurrents et quels avantages l’entreprise a par rapport à eux ?
- Quels sont les avis des clients sur les produits de l’entreprise ? Il faut évaluer la puissance de la marque.
- Quelle est l’image de l’entreprise ? Est-ce qu’il y a eu des polémiques sur l’entreprise récemment ou au contraire des succès ?
- Comment sont réparties les actions de l’entreprise ? Est-ce que c’est une entreprise familiale ? Est-ce que le dirigeant possède beaucoup d’actions ? Cela nous aiderait à savoir si les intérêts du PDG sont les mêmes que celui des investisseurs.
- Quels sont les risques et opportunités de l’entreprise ?
- Est-ce que les dirigeants sont compétents ? Quelles expériences ont-ils ?
- Comment l’entreprise dépense son argent ? Est-ce qu’elle éponge ses dettes ? Verse des dividendes ? Rachète d’autres entreprises ?
- Quelle est sa politique RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises) ? Est-ce une entreprise éthique et respectueuse de l’environnement ?
- Analyse des derniers résultats de l’entreprise (au moins 5 ans).
- Analyse des derniers bilans de l’entreprise (au moins 5 ans).
- Analyse des flux de trésorerie de l’entreprise (au moins 5 ans).
- Quelle est sa rentabilité par rapport à la concurrence ?
- Est-ce qu’elle possède un avantage concurrentiel ?
- Combien vaut réellement l’entreprise ?
Honnêtement, c’est le minimum vital pour connaître une entreprise. N’espérez pas faire mieux que le marché sans être très sélectif sur les actions que vous convoitez. Seuls 35% des entreprises en bourse ont une rentabilité supérieure à 10% et donc pour laquelle on peut considérer qu’elles vont faire mieux que leur indice de référence. De plus, si vous ne faites pas ce travail, vous n’aurez aucune idée de quand acheter et de quand vendre. Tout se fera au feeling, ce qui n’est évidemment pas recommandé.
Recherches d’entreprises
De plus, ce n’est pas la seule tâche à faire, il faut aussi trouver les entreprises à analyser. Et pour ça, il faut utiliser des outils appelés « screener », pour filtrer les entreprises qui ont du potentiel selon certains critères. Par exemple, filtrer uniquement les entreprises pas chères, rentables, qui ont eu une croissance ces 5 dernières années, qui ont de bonnes marges, etc.
Je me suis formé en bourse à travers une formation donnée par Michael Ravaneda, un brillant analyste financier. Lorsque j’étais en apprentissage, j’ai partagé une de mes études à travers sa chaîne. Vous verrez ainsi un peu mieux le niveau de détail que l’on recherche :
3. La montée en compétence est longue
Savoir faire tout ce que j’ai cité plus haut doit s’apprendre. À moins que vous ne soyez comptable, peu de gens savent lire les différents documents financiers et ils sont essentiels pour mesurer la réussite d’une entreprise avec des faits.
Vous devez savoir trouver toutes les informations dont vous avez besoin. En général, nous utilisons le document d’enregistrement universel de l’entreprise, qui est un document obligatoire. Malheureusement, il est long (plusieurs centaines de pages). Cela demande de l’expérience avant de savoir le « scanner » pour en retirer les informations essentielles.
Il faut apprendre à utiliser les différents outils utiles à l’investisseur. J’ai parlé des « screener » mais il y a des sites de référence à savoir utiliser comme Zonebourse, Morningstar, Yahoo finance…
Il y a aussi des ratios boursiers à comprendre. Ils permettent de comparer les entreprises et de connaître le plus rapidement possible leurs forces et leurs faiblesses.
4. Il faut faire plus d’effort pour assurer la diversification
Je rappelle que pour réduire le risque, je recommande de diversifier selon les devises, pays, secteurs économiques, produits, capitalisation, milieu politique, etc.
Via un ETF, c’est beaucoup plus simple de diversifier. Déjà avec 2 ETFs, vous pourrez avoir une grande diversification. Par exemple, vous pouvez choisir un ETF sur le russell 2000 (petites entreprises américaines) et Euro Stoxx 50 (50 plus grandes entreprises européennes). Ainsi, vous aurez diversifié selon tous les critères cités ci-dessus.
5. Se tenir informé sur la vie des entreprises
Il est raisonnable de jeter un œil, au minimum 1 fois par an sur les entreprises que l’on possède. Cela permet de réagir au plus vite quand l’entreprise prend un mauvais virage et que vous n’êtes plus en accord avec ses décisions.
6. Exposition à plus de biais émotionnels
Nos émotions sont les pires ennemis de l’investisseur en bourse. C’est à cause de nos émotions que l’on achète quand l’action monte, que l’on vend quand la valorisation de l’entreprise baisse et que l’on garde la société parce qu’on s’y est attaché.
Pour les 2 premiers exemples qui concernent la volatilité, vous aurez le même biais que lorsque vous investissez via un ETF ou en direct. En effet, quand le prix de votre ETF chute brutalement, vous ressentez autant de peur que lorsqu’une de vos actions baisse.
Par contre, en ce qui concerne l’attachement à certaines entreprises, nous ne sommes pas exposés à cela via des ETFs. Via un panier d’action, c’est comme si nous investissions dans l’économie et cela nous touche moins de retirer ou réinjecter de l’argent dedans.
Pourquoi j’ai stoppé l’achat d’actions en direct ?
Investir dans des actions en direct est passionnant. Cependant, notre temps n’est pas infini et il faut faire des choix. Après réflexion, je préfère consacrer mon temps à apporter de la valeur au monde via ce blog mais aussi à travers mon métier d’informaticien plutôt que de le dépenser à choisir des sociétés.
En fait, j’ai déjà sélectionné des entreprises que j’estime prometteuse et je vais laisser ces entreprises dans mon portefeuille. Nous verrons bien si j’ai fait les bons choix. En attendant, en termes d’investissement, je vais me concentrer sur l’immobilier et l’investissement en bourse via des ETFs.
Et vous ? Quel est votre avis ? Allez-vous succomber à l’envie d’acheter des actions en direct ? Ou alors, vous êtes convaincu, comme moi, qu’investir dans des ETFs est déjà largement suffisant et très efficace en termes de temps passé. Racontez moi tout en commentaire 😁
N’hésitez pas à partager aussi cet article à vos proches qui investissent dans des actions en direct. Peut-être que ça leur permettra de prendre du recul ? 🙏🏻
Totalement en phase. J’avoue que l’apprentissage lié à l’achat en direct d’action en passant par les analyses fondamentales, recherches en tout genres, etc avec un zeste d’émotion… c’est exigeant pour des investisseurs lambda 🙂 merci et à bientôt
En effet, malheureusement ! Ce n’est pas complètement passif lorsque l’on achète des actions en direct
Je suis entièrement d’accord avec toi. Investir dans des actions demande beaucoup de travail d’analyse. Bien que j’ai lu des livres à ce sujet et que mon mentor en trading m’ait donné une stratégie d’analyse, le temps me manque pour la mettre en pratique. Toutefois, je n’abandonne pas mon objectif de me créer un portefeuille d’actions à dividendes. De plus, avec la chute actuelle des marchés, je me concentre plus sur du court terme (trading) et m’éloigne des actions.
En investissement long terme, j’utilise les fonds structurés via assurance vie. J’investis sur ce type de fonds depuis 2017 et je n’ai pour le moment encaissé aucune perte.
Je pense que les ETF sont une bonne façon d’investir en bourse sur le long terme et je compte m’y mettre.
Sais-tu s’il existe des ETF qui distribuent des dividendes ? En aurais-tu à conseiller ?
D’accord, surtout n’investi pas dans des actions en direct sans t’être formé dac ? 😀
Biensûr, il y a 2 types d’ETFs. Les ETF de capitalisation (dividendes réinvestis) et les ETF de distribution (dividendes distribués).
Pour en trouver un qui te convient, cherche un ETF aristocrate dividende. Ils regroupent les actions qui ont versé de façon ininterrompu des dividendes depuis au moins 10 ans. Après il faut aussi choisir le secteur géographique et si les entreprises dans l’indice te conviennent 🙂
Ah oui oui, je ne me lancerai pas dans l’investissement en actions en direct sans me former. Tu en as ma parole 😉.
Merci beaucoup pour tes explications sur les ETF. Dans un premier temps, je vais donc rechercher des ETF de distribution. Et ensuite, pourquoi pas investir dans des ETF de capitalisation.
Je vais me lancer dans les recherches 😊.
Bonjour Alexandre,
Nous n’avons pas encore commencé l’investissement en bourse (hors assurance vie et PEE mais nous ne choisissons pas les supprots). Nous rejoignons cependant ton analyse et partirons sur une construction ETFs et REIT. Bonne continuation
Super! Bonne aventure 😀